Facebook: Keep It Simple!

Le 23 février 2011

Huit propositions pour une utilisation intelligente et une optimisation de sa page Facebook. Damien Van Achter fait partager son expérience de "social media manager".

Les marques se ruent sur Facebook. Pourquoi ? Parce que c’est là que leurs (futurs) consommateurs se trouvent. Et surtout, parce que la mécanique interactive y est parfaitement huilée, simple, efficace et extrêmement virale. Recréer cette dynamique à l’identique sur leurs sites corporate serait dispendieux, inefficace et constituerait une perte de temps incroyable. Pourquoi réinventer la roue alors que Facebook vous offre un train de pneus tout neufs pour véhiculer vos messages ?

Au cours des trois dernières années, j’ai exploré les différentes possibilités qui s’offraient à la RTBF de tirer parti de Facebook. Sachant que la plate-forme a fortement évolué durant ce laps de temps, voici quelques observations tirées de mon expérience.

Comment Facebook peut devenir utile

- Avant de vous lancer, fixez-vous des objectifs quantitatifs ET qualitatifs. “Faire du fan” n’est pas une option stratégique, juste un concours de quéquettes ridicule et stérile. Mais si votre DG marketing n’entend que ce langage, je connais quelques boîtes qui s’en sont fait une spécialité: certaines entretiennent même des “fermes” de fans et vous facturent systématiquement 10% de pub pour les activer au début de votre campagne. Effet bœuf garanti avec 20.000 fans dès J+1!

- Être sur Facebook s’envisage sur le long terme. Vous pouvez accumuler les “one-shots”, mais faites-le sur une page qui a été pensée pour durer. Habillez-là au plus près de votre site corporate, faites briller les chromes et gardez votre wall propre en séparant vos posts de ceux de vos fans;

- Ne survendez pas votre soupe. Une cuillère d’auto-promo de temps en temps est bien plus efficace qu’une grosse louche tous les matins.

- Animer une page, c’est un peu comme animer un camp de vacances. C’est un travail d’équipe qui nécessite de pouvoir se reposer sur vos collègues pour tenir le coup sur la longueur. Variez les activités. Des quizz, des concours et des jeux avec beaucoup de cadeaux pour beaucoup de gagnants. Des discussions au coin du feu, pour le plaisir. Des trucs simples, sans devoir cliquer 8.012 fois ou devoir donner accès à son profil in extenso pour participer. Vivez avec vos fans, pas à leurs dépends.

- Ne dévoyez pas le like. Facebook n’aime pas ça du tout. Je ne compte plus les pages supprimées – parfois de grands comptes – parce que leurs fans devaient envoyer des photos et voter en “likant” les meilleures. Good Idea, Bad Execution.

- Monitorez vos stats. C’est assez chiant, je sais, mais c’est le seul moyen d’objectiver votre action. Et dans bien des boîtes, le langage des chiffres est encore celui que votre boss comprend le mieux.

- Facebook fonctionne comme un club exclusif dont les membres s’attendent à être privilégiés. Faites du “couponing” quand ils s’abonnent à votre page, récompensez-les quand ils rameutent leurs amis, félicitez-les quand ils le méritent (anniversaire, naissance, nouveau job)… Placez-vous à la hauteur de ce qui compte vraiment pour eux, ce qui ne signifie certainement pas vous abaisser, bien au contraire. Créez des événements, rebondissez sur l’actualité.

- Donnez à voir, à entendre, à lire, tout ce qui peut permettre à vos fans de comprendre l’état d’esprit dans lequel vous/votre boîte se trouve à l’heure actuelle. Faites des vidéos, comme vos fans. A l’arrache et à l’instinct, juste pour le plaisir de partager des bons moments. Et pas pour singer la téloche avec une femme-tronc devant un décor cheap derrière la cafétéria ! Idem pour les photos.

Oser le “lâcher prise”

Prendre le risque de la conversation en ligne, c’est prendre le risque de partager, d’échanger, de ne pas créer de monétisation immédiate et un retour sur investissement sans doute à très long terme. S’il a lieu. C’est prendre le risque du poteau dans la gueule une ou deux fois, comme quand on apprend à rouler à vélo.

C’est prendre le risque de ne pas forcément toucher le public que l’on souhaitait, et de s’adapter à celui qui répond quand même présent. C’est mettre nos égo dans nos poches et réapprendre l’humilité propre à ceux qui débarquent dans un univers qui n’est pas le leur, même s’ils ont bigrement contribué à le créer, parfois à leur corps défendant dans le cas des médias. C’est accepter d’essayer d’aller bien alors qu’on voudrait surtout aller vite …

Accompagner les conversations sur des espaces monitorables pour nos marques, dans ces “chez nous” virtuels au sein de Facebook, est un travail remis sans cesse en question. Parce que les usages changent plus vite que les mentalités et les business modèles. Parce que le changement fait peur et qu’il est contraignant. Mais le potentiel est tellement grand, le champ d’expérimentation tellement large qu’il faut pouvoir se jeter à l’eau même si la barque n’est pas tout à fait stable. C’est ce qui fait la beauté de ce sport, son incertitude et son excitation.

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Image de Une: Copyright Fotolia

Illustration Flickr CC Jeff Casillas et Pascal

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